CLAUDE WARREN. Sa vie avec Footy le coq.


Claude Warren garde un souvenir amer de Footy. Celui d'une relation un peu contre-nature. Le ventriloque-marionnettiste, lauréat du premier prix national de ventriloquie en 1970, préfère botter en touche et se racler la gorge quand on évoque sa collaboration avec la mascotte officielle de l'équipe de France de football, un goût de pastis un peu trop anisé au fond des amygdales. « Cet épisode-là n'aura pas particulièrement marqué ma carrière, étant à mon avis un peu trop commercial ». Le Cloclo de la magie est un vrai. Il évolue dans les réseaux underground de la profession, plus habitué à animer des galas dansants, les spectacles de Noël à la crèche ou les maisons de retraites qu'à fréquenter le gratin du showbizz ou du sport, et souffre de revenir sur sa période fric, strass et paillettes avec son binôme, ce « curieux animal » comme l'avait ainsi baptisé Thierry Roland sur le plateau de Stade 2.

La télé, les passages radio avec Achille le canard, son premier copain de scène, et Dandy le caniche qui succède à Footy, Claude Warren en a soupé. Surtout à cause du foot et du mundial argentin. « Footy le coq [a été] adopté officiellement en 1978 par le onze de France pour la coupe du Monde en Argentine, se rappelle magic Warren, les Tricolores en ayant fait leur mascotte ». A priori un super tremplin pour celui qui a quand même déjà fréquenté le gotha des artistes, et pas des moindres : Brel, Sardou, Guy Lux, Rika Zaraï..., la tribune présidentielle du vieux Parc en gros. Mais Super Mario-nettiste n'est pas dupe et sent le coup pourri et l'aspect mercantile de l'affaire. Un coup foireux par ailleurs. Les Bleus sont éliminés dès le 1er tour et les sketches du duo tombent à l'eau. « Non pas à cause de la qualité de ces derniers, tempère son ami-journaliste Jean-François Laurent. Mais parce que la façon d'utiliser le volatile et son partenaire qu'avaient certains présentateurs des matches donnait un peu trop l'aspect commercial qui ne sied pas toujours à grand monde ». Euh des noms ? Pfff... Rien. Pas plus d'explications non plus sur l'exploitation commerciale de nos deux compères. L'histoire tourne au vinaigre mais au fond, Claude n'en veut pas à son poulet. Et de se rappeler les bons moments accompagné de son coq. La bande à Platoche adorait au point de faire un disque avec la nouvelle star (J'aime le football, Footy et la bande à Hidalgo), les adversaires des Bleus kiffaient.

Tout le monde était fou de Footy depuis sa présentation officielle au Parc des Princes le 1er avril 78 à l'occasion d'un France-Brésil (1-0). L'œil qui brille un peu, Claude Warren se souvient avec nostalgie. « La Marseillaise sur la pelouse, avec mon coq dans les bras quand fut donné le coup d'envoi de France-Brésil, c'était un moment fabuleux » avoue encore aujourd'hui l'artiste. Le seul d'une carrière précoce et sans lendemain pour le pauvre volatile qui gît dans la malle aux souvenirs. Depuis, Claude Warren promène son caniche dans sa valise de spectacles en réunions tupperware. Et s'en bat les ailes de poulet ce foutu esprit commercial tout en gardant en tête les premières strophes de son single avec les Bleus : « J'aime le football, c'est rock'n'roll ». Beautiful loser...

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2 Commentaires

  1. Hoy acabamos de escuchar su mensaje, que debería ser un gran jugador

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  2. Un gran jugador de flauta, probablemente...

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